Océan profond
Par jour de grand vent, quand le cabestan part en vrille de printemps, que la lumière brille sur cette immensité au regard bleu azur… Je sens comme une fêlure
Ces chemins qui sont en moi, ces fleuves qui m’amèneront un jour vers toi, tous ces petits rêves d’étés passés aux prés de ton écume… Espérance je presume
Je ne suis pas là et pourtant, embruns humides d’horizons apaisants, j’ai la sensation que la tempête monte en moi, en larme de sel… En vagues perpétuelles
Goutte d’eau séparée de son océan, lac asséché aux poussières de firmament, errant de jours en années, je me promène en épave de vie… De rêves en insomnies
Si Éole pouvait se taire, me pousser vers toi en risées contraires, me prendre par le bras et me montrer le cap des bonnes espérances… Surtout celui auquel je pense
Sur mon radeau alors médusé, mon safran et mes voiles enfin désabusés, je pourrais peut-être glisser sur toi et revoir tes cotes et tes falaises… Ô toi ma Portugaise
J’aime ce qui te berce car il me berce aussi, de tes rouleaux je suis épris, je suis moins profond que toi et pourtant, quand j’y repense… Il me faudra encore un océan de patience