Paris à l’heure européenne

Le week-end dernier a eu lieu la Fête de l’Europe à Paris. Deux jours sur le Parvis de l’Hôtel de Ville où l’Europe a été mise en valeur. Une initiative de la Mairie de Paris qui continuera tout au long du mois de mai.

Hermano Sanches Ruivo, Conseiller de Paris délégué à l’Europe nous a expliqué l’importance de ces initiatives dédiées à l’Europe: « La Fête de l’Europe à Paris est une tradition car on en est déjà à la 14ème édition. Toutefois depuis 2014, j’ai donné un coup de boost, d’abord en diversifiant car tous les arrondissements doivent avoir leur fête de l’Europe, pour que les Parisiens qui ne viennent pas sur le Parvis, puissent avoir un contact avec les événements, puis en ouvrant les portes des salons de notre Hôtel de Ville pour y accueillir des ateliers, des conférences ou la simulation d’une séance du Parlement européen. Il y a plus de 70 événements organisés dans tous les arrondissements, et c’est très bien. La Fête de l’Europe, c’est un moment où on rentre en contact avec les réalités européennes où on peut poser des questions et avoir des réponses. On lutte contre les ‘Fake News’, mais c’est aussi l’occasion de découvrir des pays, des langues, mais aussi des carrières que l’Europe peut proposer. On peut par exemple trouver du travail par la mobilité » explique Hermano Sanches Ruivo. « On rajoute à tout cela les parties culturelles, les concerts, les expositions, les films et les différentes animations, ainsi que beaucoup d’informations sur l’Europe. Des informations apportées par la Commission européenne, le Parlement, les ONG – organisations non gouvernementales – et les associations, qui vivent ces réalités européennes. Sans prosélytisme, on donne des informations tout simplement, car on sait également que l’Europe peut être critiquée. Toutefois on donne des exemples de ce que l’Europe fait concrètement pour nous au quotidien», assure le Conseiller franco-portugais, avant de rajouter: « A Paris il y a des quartiers qui se ont été redessinés grâce aux financements européens comme Batignolles ou le Boulevard Macdonald. Des projets qui ont des fonds européens. Je mettrai également en avant le CPE – Conseil Parisien des Européens -, un projet unique en Europe. Aucune ville en France ne l’a fait et pourtant il y a des européens dans toutes les villes. A Paris, on reconnait que ces citoyens européens sont chez nous, on le savait déjà, mais on reconnait également qu’ils peuvent faire des propositions. Nous sommes dans une maison commune qu’est l’Union Européenne et il n’y a pas d’autres solutions », admet le Conseiller de Paris.

Pour répondre aux questions que se posent les citoyens parisiens, la Ville de Paris a renforcé le nombre de jeunes en service civique dans les arrondissements. Hermano Sanches Ruivo est convaincu que la participation sera importante des citoyens: « Les personnes se posent des questions. Il y a plus de réflexions et je pense qu’il y aura plus de participation. Toute la difficulté, c’est comment dans un court laps de temps ils auront les réponses à leurs questions avant de voter. Pour cela j’ai mis en place des services civiques Europe dans les arrondissements avec des jeunes, en service civique, dont le travail est d’animer des séances d’informations, d’aider à organiser des événements autour de l’Europe. J’ose croire que les Parisiens, en ayant plus d’accès à l’information, auront une vision plus équilibrée de l’Europe et donc leur choix sera d’autant plus éclairé. Je crois que, quelques soient les résultats, le travail continue. Je ne veux pas croire que la majorité des français puissent s’imaginer autre part qu’au sein de l’Europe. Qu’on la change, oui, mais pas qu’on en sorte. On voit d’ailleurs que les partis des extrêmes ont changé leur discours », s’exclame-t-il au LusoJornal.

Cette fête de l’Europe s’est également déroulée sur fond d’Elections Européennes, qui sont importantes, et où les citoyens auront des choix à faire: « On est à un tournant à chaque élection, mais sur cette élection on est encore plus à un tournant car ces notions d’insécurité, de crise, de manque de solidarité sont plus présentes. Mais combien de personnes, en voyant le Brexit, ne sont pas revenus sur leur option autour de la sortie de l’Union Européenne. Le ‘Frexit’, c’est fini. On ne peut pas défendre un ‘Frexit’ quand on voit les conséquences d’un Brexit. Si la Maison Europe est affaiblie après les Européennes, on va galérer, mais ça ne mettra pas en cause le projet européen. On n’a pas autre chose si ce n’est cette maison commune qu’est l’Europe et pour plusieurs raisons dont une principale: la paix. La guerre n’est jamais hors de portée. On doit avoir un discours très clair: ceux qui veulent sortir, qu’ils sortent. Ça peut être bénéfique pour l’Europe. La problématique, c’est combien de temps ils vont rester dehors avant de demander à rentrer à nouveau? Si ces populistes sortent de l’Europe, ça sera la meilleure façon qu’ils perdent le pouvoir dans leur pays, car ils ne tiendront pas très longtemps sans le bouclier européen », conclut le Conseiller délégué à l’Europe.

 

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