Restaurants fermés: «Je connais des personnes qui ont tout perdu: leur travail, leur maison, leur femme»

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Les restaurateurs font partie des plus mal lotis durant cette pandémie mondiale. Voilà presque 8 mois que leurs établissements ont dû fermer leurs portes. José Sampaio, propriétaire du Restaurant du Minho, à Saint Étienne (42) explique que «tous les mois je perds de l’argent».

José Sampaio est né à Paços de Ferreira, ville située près de Porto. Après un passage à Lisboa, il part vivre en Angleterre durant plus de 10 ans. De l’autre côté de la Manche, il travaille dans une usine alimentaire. C’est d’ailleurs au Royaume-Uni qu’il fait la rencontre de son ex-femme. Cette dernière ayant de la famille stéphanoise, ils décident donc de s’installer à Saint Étienne en 2012.

Avant d’ouvrir sa propre entreprise, il a été employé dans le BTP, mais en voyant qu’il y avait une grande Communauté portugaise à Saint Étienne «mais qu’il manquait de restaurants portugais», il se décide à créer son commerce en 2015.

Les affaires semblaient au beau fixe avant la Covid-19. «Avant la pandémie, nous travaillions très bien, le samedi nous étions complets deux week-ends à l’avance, et en semaine nous avions les gens qui sortent des bureaux» déclare le gérant.

La surprise a été d’autant plus grande pour le restaurateur à l’apprise du deuxième confinement. «Ils ont annoncé un samedi à 20h00 que nous devions fermer à 23h00» indique José Sampaio.

Malgré ses revers de fortune, le patron du restaurant portugais se bat pour garder ses 5 employés. «Depuis le début, j’ai tout fait pour garder tout le personnel, même si depuis le mois de décembre les aides sont un peu plus importantes, ça ne couvre pas tout, tous les mois je perds de l’argent» avoue-t-il au LusoJornal. De plus, depuis septembre dernier, l’établissement compte un nouveau Chef dans ses rangs, tout droit venu du Portugal pour remplacer Rosa, la mère de José Sampaio.

Le patron du Minho avait certaines appréhensions, mais vite dissipées. «Les clients sont contents du nouveau Chef, ils ont bien accepté le changement» déclare le propriétaire au LusoJornal.

Alors que la réouverture des terrasses prévues le 19 mai se profile, le restaurateur explique qu’il n’a pour l’instant reçu aucun protocole à mettre en place. Il craint même que dans un futur proche de nombreux restaurateurs ainsi que lui-même soient poussés à fermer. «La plupart des restaurants comme nous risquent de fermer, pourtant c’étaient des affaires qui marchaient très bien avant le confinement».

En effet, étant membres du UMIH, le syndicat de la restauration, il sait que la situation devient très difficile, en particulier pour les plus grandes structures. «Ce sont elles qui connaissent le plus de difficultés car les charges fixes ne sont pas les mêmes que pour moi, avec 5 salariés et pour une affaire de 30-40 employés» et il ajoute que «je connais des personnes qui ont tout perdu: leur travail, leur maison, leur femme».

En dépit de tout cela, José Sampaio reste souriant et affirme qu’il ne regrette nullement avoir ouvert ce restaurant. «Ce n’est pas un métier facile, on travaille quand les autres s’amusent, on travaille midi, soir et week-end. Donc c’est compliqué d’avoir une vie de famille. Mais c’est un métier que j’adore et que je fais avec plaisir».

Le déconfinement avant l’été s’annonce être une bonne nouvelle pour le gérant. Cependant il émet quelques réserves: «Je pense que cette année nous allons bien travailler pendant l’été, mais c’est après, lorsque la vague sera passée, en septembre, que je me demande si les gens auront changé leurs habitudes ou non et s’il y aura de nouvelles restrictions».

 

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