Un tableau du peintre portugais Grão Vasco à l’église de Bourg-de-Saint-Andéol

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Dans un courrier du 31 juillet 1808 adressé depuis Évora par le Général de division Loison, au Général Junot, Chef suprême des troupes de Napoléon lors de la 1ère Invasion du Portugal, on peut lire: «Je n’ai qu’à me louer de la bravoure du soldat. Il marcha au feu avec intrépidité, mais jamais je n’en ai vu d’aussi pillards et cruels».

Une grande répression a eu lieu suite au soulèvement de la ville de Évora, dite la ‘misérable’ à partir des derniers jours de juillet 1808. Il s’agit d’un pic de violence emblématique qui surtout aura laissé une trace indélébile parmi les Portugais, car après que le combat a cessé, Loison a autorisé le pillage de la ville auquel les troupes se sont livrées avec une barbarie que le Général confirme lui-même.

On dit que, dans un premier temps, les troupes napoléoniennes ont été relativement bien acceptées par la population portugaise, les choses se sont gâtées quand les répressions et les pillages des églises se sont multipliées de la part des troupes françaises.

Est-ce de cette époque que date l’arrivée du tableau du peintre portugais Grão Vasco, «L’adoration des Mages» à l’église de Bourg Saint Andéol (arrondissement de Privas, département de l’Ardèche)?

La réponse est oui, si on se tient aux descriptions officielles, même si dans un article datant de 1966, l’historien de l’art Luis Reis Santos attribue l’œuvre comme étant du peintre royal, Gregório Lopes, un autre artiste portugais qui a vécu entre 1490 et 1550, il est par ailleurs de noter qu’au XIXème siècle beaucoup de beaux tableaux au Portugal, non signés, ont été attribués à Grão Vasco.

Selon certains chercheurs, le tableau de l’église de Bourg Saint Andéol attribué à Grão Vasco daterait de 1530. Tableau d’une excellente exécution artistique on y voit de belles figures de personnages avec un fond architectural classique, des blasons, loggias, personnages avec turban mauresque.

Le prétendu auteur de cette peinture, Vasco Fernandes (Viseu, vers 1475 – vers 1542), plus connu sous le nom de Grão Vasco, est considéré comme le principal peintre portugaise des années 1500. Il est probablement né à Viseu et a exercé son activité artistique dans le nord du Portugal, dans la première moitié du XVIème siècle.

En son honneur, a été créé le musée Grão Vasco, situé dans la cathédrale de Viseu.

Pour la petite histoire, nous étions dans les années 1980, lors d’une visite que nous avons fait à Linhares da Beira, village qu’à l’époque ne faisait pas encore partie des douze villages historiques du centre du Portugal, village qui n’était pas encore, non plus, capitale du parapente au Portugal. Nous nous y sommes déplacés pour visiter le château mais aussi pour observer les trois tableaux présents dans l’église Notre-Dame de l’Assomption, attribués eux aussi à Grão Vasco. L’église nous a été ouverte par une voisine.

Quant à l’église de Bourg Saint Andéol elle a aussi son histoire: elle est placée sous le patronage d’Andéol, évangélisateur de la région de Viviers et compagnon de Saint Bénigne.

En 1108, l’évêque la confie aux Chanoines de Saint-Ruf. L’église actuelle est alors construite. Elle conserve quelques traces sculptées d’un précédent édifice carolingien. Elle a été consacrée par le Pape Calixte II. Le cloître des Chanoines qui la borde fut élevé autour de 1200. L’église fut mise à sac par le Baron des Adrets, en 1598. L’Ordre de Saint-Ruf périclite au XVIIIe siècle. En 1772 la communauté est dissoute. En 1875 commence une campagne de restauration qui cherche à lui rendre un aspect roman.

Cette vaste église romane à trois nefs de la fin du XIème siècle se singularise par les restes d’une abside à l’ouest et par la très belle coupole en pierre de taille à la croisée du transept.

A l’intérieur, se trouve un beau tombeau romain d’un enfant qui a été réemployé pour servir de sépulture à Saint Andéol, patron de la ville qui, selon la tradition, aurait été martyrisé en 208.

 

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