La famille de l’aviateur portugais de la I Guerre mondiale, Ulisses Alves, recherche ses cousins français

Ulisses Augusto Alves (1893-1922) fait partie, avec Monteiro Torres (lire ICI), Lello Portela (lire ICI), Almeida Pinheiro (lire ICI), des aviateurs portugais formés en France pendant la I Guerre mondiale.

Au cours de sa formation, il a rencontré une Française, une fille naîtra de leur union. A ce jour, les informations communiquées à la suite n’étaient pas connues, merci aux Mairies sollicitées d’avoir répondu.

La famille portugaise de l’aviateur cherche à retrouver ses cousins français et démêler les mystères de la famille Alves. Des photographies de famille sont recherchées pour donner des visages aux noms.

Ulisses Alves est né à Bragança, le 7 mars 1893. Officier de cavalerie en 1915, il suit les cours de pilote aviateur en France, aux écoles militaires de Le Crotoy, Juvisy et Avord. Il est décoré de la Croix de guerre française avec palme et de la Croix de guerre portugaise. Il meurt à Sintra, le 15 octobre 1922, à l’âge de 29 ans, des suites d’un accident d’avion. Aujourd’hui, une rue y porte son nom. Chevalier de l’Ordre du Christ en 1921, il a reçu en 1931, à titre posthume, la plus haute décoration militaire de la Nation : la Tour et l’Épée, de la Valeur, de la Loyauté et du Mérite, avec le grade d’Officier.

Vitor Alves Sousa entame ces recherches de cousinage franco-portugais, il est le petit-neveu d’Ulisses Alves. La mère de Vitor, Lídia da Conceição Alves est sa nièce. Le grand-père de Vitor, Abílio Augusto Alves est son frère. Le désir de connaître une partie de la famille française est également à l’origine de la création d’une page Facebook (lire ICI) dédiée à la Mémoire et à la carrière de ce grand-oncle.

L’histoire familiale raconte qu’Ulisses Alves est retourné au Portugal après-guerre, accompagné d’une Française qui lui donnera une descendance. Avec la mort de l’aviateur en 1922, elle est revenue dans son pays natal emmenant avec elle une fille.

Vítor Sousa a peu connu ses grands-parents pour parler de leur frère et beau-frère. Le grand-père Abílio Alves a combattu dans les Brigades internationales et a dû fuir au Brésil après la Guerre civile espagnole, la grand-mère décédée, il est revenu au Portugal après le «fameux» 25 Avril et est décédé peu de temps à la suite.

Cette histoire, transmise oralement à son fils par Lídia Alves, née en 1932, peut aujourd’hui être documentée par les services d’Archives et s’étoffer.

L’investigation commence par un premier document de 1940 venant des Archives historiques diplomatiques, du Ministère portugais des Affaires étrangères. Une demande de renouvellement de passeport pour Anais Cottin Alves, l’épouse française, permet de connaître l’existence de sa fille Georgina Cottin de Lima Furtado Alves (noms de la mère, de la grand-mère paternelle, du père).

En raison de l’incertitude de la situation en France lors de la II Guerre mondiale et la position de leur ville de résidence, Nice, frontalière de l’Italie en guerre contre la France, les deux femmes souhaitaient rejoindre le Portugal afin de retrouver leur famille.

C’est donc le 5 juin 1940 que le Vice-Consul de Portugal à Nice, Manoel de Fraga, écrit au Ministre des Affaires étrangères à Lisboa, pour demander l’autorisation de renouveler les passeports d’Anaïs Cottin Alves, veuve de l’aviateur portugais Ulysses Augusto Alves, et de sa fille mineure Georgina Cottin de Lima Furtado Alves. (Le courrier est visé par La PVDE, Policia de vigilância e defesa do Estado). Un courrier est adressé en retour au Vice-Consul : «Je tiens à vous informer que le renouvellement ou la prolongation des passeports n’est pas permis par les normes réglementaires en vigueur. Signé Vasco da Cunha – Lisboa 21 juin 1940».

Les deux femmes, alors portugaises, sont probablement restées en France.

Un deuxième document de 1958 du Ministère portugais des finances, concernant le paiement d’un crédit de sa défunte mère, permet de connaître l’époux de Georgina Alves, Victor Hazemann. La recherche, d’actes de naissance, mariage et décès, permet ensuite de raconter une histoire plus consistante, qui concerne plusieurs régions françaises.

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La généalogie de la famille Alves en France

Anaïs Cottin est née le 6 avril 1892 en Sâone-et-Loire, à Le Creusot. Elle est fille de l’instituteur, puis inspecteur d’assurances, Lazare Cottin et d’Elisabeth Drain. Une jumelle d’Anaïs, Jeanne, suit de près, elle n’aura pas de descendance. L’acte de naissance d’Anaïs permet de connaître les dates de son premier mariage et de son décès. La jeune mineure de 18 ans (à l’époque, la majorité est à 21 ans) épouse Jules Liabot le 1 août 1910 à Le Creusot. Le divorce a été prononcé le 25 juin 1920 à Charolles. Anaïs Cottin est décédée le 10 novembre 1957 à Hyères. Son dernier domicile était Nice.

A quelle date, dans quelle ville, Anaïs Cottin a-t-elle rencontré Ulisses Alves, l’aviateur portugais ? De Le Creusot, où elle est née et s’est mariée, à Juvisy ou Avord où il a fait ses formations en France, il y quelques ‘miles’. Leur rencontre est-elle à l’origine du divorce d’Anaïs ?

Fait heureux, il s’en est suivi un mariage au Portugal, une naissance de la petite Georgina Alves le 25 juin 1922, à Sintra, 4 mois avant le décès malheureux d’Ulisses Alves dans la même ville. La petite fille n’a pas connu son père, l’idylle des parents fut de courte durée. Anaïs est retournée en France. Quand ? Elle ne s’est pas remariée.

En 1940, Georgina Cottin de Lima Furtado Alves vit dans le sud de la France avec sa mère Anaïs. Période de guerre incertaine, impossible de se rendre au Portugal, elles rejoindront la capitale française. Georgina y rencontrera un chimiste né dans le 13ème arrondissement de Paris, Victor Hazemann. Georgina Alves est rédactrice lorsqu’elle épouse Victor le 23 septembre 1946, à Paris, dans le 9ème arrondissement. Anaïs Cottin gère un commerce à Paris pendant quelques années, avant de retourner vivre à Nice après la II Guerre mondiale. Victor Hazemann décède à Evian-les-Bains le 20 août 1971.

Une naissance est connue du couple Victor Hazemann-Georgina Alves, un garçon Alain, né en 1947, à Paris 14ème. Alain Hazemann devient prêtre. Il déclare le décès de sa mère, Georgina Cottin de Lima Furtado Alves, le 15 février 2010 à Clamart dans les Hauts-de-Seine. Le dernier domicile de Georgina était Bourg-la-Reine.

Alain est décédé en 2015 à Paris 12ème. L’Abbé Hazemann a été Recteur de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre en 1991 et 1993.

L’aviateur Ulisses Augusto Alves n’aura connu, ni sa fille unique Georgina Alves, ni son petit-fils Alain Hazemann – fils unique de Georgina ? Des questions se posent encore…

Cette histoire, transmise aujourd’hui, fait voyager. Elle est mieux connue, mais elle peut probablement encore être étoffée. Toute photographie, document, information complémentaire, peut être envoyée à Vitor Alves Sousa, petit-neveu de l’aviateur, par le biais de sa page Facebook «Tenente Ulisses Alves» (consulter ICI).