Travailleurs portugais à Molinghem, Pas-de-Calais en 1921


Un dénombrement de population datant de 1921 recense 18 habitants dans un même logement, 13 noms portugais dont 12 pensionnaires, cela interpelle.

Une enquête est menée, le point de départ des recherches étant la présence de travailleurs dans la région d’Isbergues, à environ 5 km d’Aire-sur-La-Lys, lieu d’arrivée en France des soldats portugais pendant la I Guerre mondiale.

Cela se passe dans la commune de Molinghem, voisine des Aciéries de France. L’usine sidérurgique, située à Isbergues, a occupé pendant et après-guerre des travailleurs de nationalités diverses, française belge et portugaise.

Le document des Archives du Pas-de-Calais montre qu’Emile Cossart a hébergé des pensionnaires portugais travaillant aux Aciéries, les noms de famille ne sont pas retrouvés ensuite dans les recensements de 1926.

Le couple Emile Cossart et Adolphine Stappen, hôteliers, a eu 2 enfants, Maximilienne et Robert.

Maximilienne devient portugaise lorsqu’elle épouse, le 21 janvier 1920 à Molinghem, un soldat du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) Alfredo da Costa Settas. La trace du couple est perdue en France, des éléments exposés à la suite permettent de comprendre un peu du pourquoi.

Alfredo da Costa Settas est né à Chaves, dit fils de l’Officier ministériel Bernardino José Setas et Teresa Rodrigues da Costa. Milicien, Officier d’administration militaire, il quitte Lisboa en août 1918 par voie terrestre pour la Légation portugaise à Paris, il retourne au pays à bord du bateau anglais «Northwestern Miller» en juin 1919. Il revient en France, épouse en 1920 Maximilienne Cossart âgée de 18 ans. Son nom apparait dans un registre de passeport en janvier 1921. Ensuite?

On apprend qu’en 1928, lors de la Dictature militaire au début de l’Estado Novo, il est arrêté le 20 juin pour des raisons politiques et déporté le 21 août 1928 vers l’Angola (lire ICI).

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Les 12 pensionnaires portugais qui travaillaient aux Aciéries de France

Les noms sont transcrits à la suite pour qui cherche sa famille portugaise en France, les lieux de provenance parfois peu lisibles.

– Alfonso da Silva, Bragança

– Manoel da Silva Franco, Viana do Castelo

– Gonçalo Silva, Braga

– Avelino Duarte, Porto

– Albino Rodrigues, Braga

– José Caldas, Arcos de Valdevez

– João Lourenço, Braga

– José Fernandes da Silva, Braga

– Isidoro Gonçalves, Faro

– José Gonçalves Pica

– Manöel d’Oliveira Pidalgo, Ovar

– Flávio Espírito Santo

(les 2 derniers ont dits travailler à Saint-Venant)

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Une autre famille de Molinghem loge des pensionnaires portugais, leurs noms :

– João da Costa, Vila Real

– José da Silva Oliveira, Viana

– José Vieira, Gondomar

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Parmi ces recensés figurent des soldats du Corps Expéditionnaire Portugais.

En mai 1919, le soldat Rato (lire ICI) avait comme domicile la cité ouvrière Saint-Eloi, à Molinghem, quartier construit pour loger les travailleurs des Aciéries de France.

Une autre liste de noms portugais recensés au lieu-dit du Pont-à-Balques, à Isbergues tout proche, viendra compléter celle-ci.