Un soldat portugais nouvellement identifié dans un cimetière militaire allemand du Nord de la France

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La Bataille de La Lys d’avril 1918 n’a pas fini de révéler certains «mystères» à propos des soldats portugais disparus ou sans sépulture localisée. Après la découverte de deux soldats enterrés avec des Allemands au Cimetière militaire de Wavrin (lire ICI), un soldat est aujourd’hui identifié au Cimetière militaire allemand de Beaucamps-Ligny dans le Nord de la France.

Pendant la I Guerre mondiale, les communes de Wavrin et Beaucamps sont en secteur allemand, de l’autre côté du front portugais des Flandres. Beaucamps est à environ 4 kilomètres de Wavrin et à une dizaine de kilomètres du front.

A ce jour, en France, les cimetières allemands proches du front ont peu fait l’objet de recherches approfondies concernant la «présence portugaise». Les nombreux cimetières militaires allemands font partie du paysage du Nord de la France et révèlent des éléments nouveaux concernant les morts de la Grande Guerre.

Le site de la Volksbund, qui gère les cimetières allemands, écrit que 2.628 Allemands sont morts lors de la I Guerre mondiale et que le cimetière militaire de Beaucamps-Ligny a été créé en mai 1915 par les troupes allemandes, lors des violents combats entre Armentières et La Bassée.

Dans cette zone près d’Armentières, soumise à l’intensité des combats entre les Allemands et les Alliés, des soldats portugais sont soignés dans des hôpitaux allemands. Certains y sont morts ce qui explique l’enterrement dans les cimetières allemands.

Entre les guerres, le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e.V. a effectué les premiers travaux pour améliorer l’état du cimetière, sur la base d’un accord conclu en 1926 avec les autorités militaires françaises responsables. Un aménagement horticole de l’ensemble du cimetière est envisagé. De nombreux arbres, arbustes, rosiers sauvages ont été plantés. Le problème du marquage permanent des tombes est resté sans solution en raison d’un manque de finances et du déclenchement de la II Guerre mondiale. Un accord franco-allemand est conclu, concernant les tombes de guerre, le 19 juillet 1966, le Volksbund D. K. e.V. – soutenu financièrement par le Gouvernement fédéral – a pu réaliser la conception finale des cimetières militaires allemands de la I Guerre mondiale en France. À partir de 1972, les anciennes pierres tombales provisoires en bois ont été remplacées par des croix métalliques avec les noms et les dates des personnes enterrées. Sur les 2.628 morts du cimetière de Beaucamps, 2.070 reposent dans des tombes individuelles, 108 sont restés sans nom. Dans les 12 fosses communes, seules six sur les 558 victimes sont connues par leur nom. 14 tombes de morts Juifs ont reçu une stèle en pierre naturelle au lieu d’une croix.
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Découverte d’un soldat portugais au cimetière allemand de Beaucamps-Ligny

Cette fin de semaine de Pentecôte, José Nogueira visite le Cimetière de Beaucamps et consulte les noms de famille écrits sur les croix, dans l’espoir de trouver un nom à consonance portugaise. Une tombe l’interpelle. Avec les outils numériques d’aujourd’hui, il est possible de vérifier qu’à côté d’un soldat allemand décédé en 1917 figure le nom d’un soldat portugais, José Delfino, décédé le 10 avril 1918, lors de la Bataille de La Lys.

Son bulletin individuel militaire, consulté aux Archives historiques militaires portugaises, est vide d’observations. On apprend cependant qu’il était soldat au 11ème régiment d’infanterie. Fils de José Delfino et Joaquina Custódia, il est né à São Romão do Sado. Il ne retournera pas à Lisboa d’où il avait embarqué, pour la guerre en Flandres, en juillet 1917. Il est mort le 10 avril 1918.

La consultation des archives du Comité international de la Croix-Rouge (consulter ICI) en apprend davantage. Une liste de morts allemande le dit décédé des suites d’une blessure à la poitrine par une grenade, au poste de secours principal de Marquillies, service de santé allemand «sanitätskompanie 15». Il est écrit que le soldat portugais José Delfino est enterré le 10 avril 1918 au cimetière commémoratif (Beaucamps probablement). Marquillies est une commune du Nord équidistante de Wavrin, de Beaucamps, du front portugais du Pas-de-Calais, d’environ 6 kilomètres.

Les autres noms des plus de 2.600 soldats allemands du Cimetière de Beaucamps sont à consulter pour de nouvelles «découvertes».

Les cimetières militaires allemands d’une ligne Armentières-La Bassée, proches de la ligne de front portugais, sont à explorer pour trouver d’éventuels soldats portugais dont le nom est connu mais la sépulture non localisée.

Merci à José Nogueira d’avoir honoré ce soldat portugais en déposant une fleur sur la croix, mémoire de deux nations endeuillées.

Rappel du projet «Sauvons nos tombes» de Geneanet: lire ICI.

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