Préserver la mémoire de l’émigration et de l’immigration portugaise : un devoir

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La période de l’année que nous traversons, bien plus que d’autres, est dédiée, consacrée, propice à remémorer les nôtres, ceux qui nous ont quittés.

Notre devoir de mémoire, doit toutefois, selon nous, aller au-delà des hommes, en nous rappelant ce qu’ils ont fait, ce qu’ils nous ont légué.

Il est important de garder, de transmettre. Il est important que des institutions s’en chargent.

Nous vient à la mémoire, des hommes qui ne sont plus présents, qui nous ont laissé des souvenirs, des hommes importants et que nous respections. Deux exemples : José Sabino et Belmiro Ramos. Des hommes qui font partie de l’histoire de la vie associative portugaise dans la région lilloise.

José Sabino, un poète (lire ICI et ICI) qui nous a laissé, qui a laissé à ses enfants des souvenirs de vie par la poésie.

Belmiro Ramos (lire ICI et ICI), une vie bien remplie, dédiée en partie, à la vie associative, à la défense des droits des Portugais de France.

Nous étions en 2014. Nous provoquons la rencontre entre José Sabino et Belmiro Ramos, tous deux, par l’âge et par la maladie, ne faisant plus partie d’associations portugaises. Quel beau souvenir : nous avons lancé la discussion entre eux, sur leurs souvenirs, nous avons enregistré, nous les avons photographiés, ils ne se croisaient pas depuis un quart de siècle, moment rare !

José Sabino est parti en 2016 et Belmiro Ramos en 2020, ce dernier, tout juste centenaire.

Merci José Sabino, merci Belmiro Ramos et tous les autres. José Sabino et Belmiro Ramos, des exemples parmi bien d’autres qui sont à honorer, à rappeler. Merci à eux.

La Toussaint n’est-ce pas le moment privilégié de dire merci ?

De passage par Gisors, ces jours-ci, nous lui avons rendu visite. Le temps était pluvieux, humide, comme humides les yeux de ceux qui ont aimé Linda de Suza, de ceux qui ont pu lui dire un dernier aurevoir à l’aube de l’année 2023. Linda de Suza, celle qui a fait parler du Portugal, des Portugais de France, une population qui n’était pas caché, mais qu’on ne voyait pas, qu’on n’entendait pas.

Merci Linda de Suza (lire ICI et ICI).

Notre devoir de mémoire va, comme nous le disons ci-dessus, bien au-delà des personnes, des institutions.

Dans une des rencontres avec José Sabino, nous nous étions dit que nous devions aller à l’Amicale Luso-Française de Roubaix, consulter les archives, voir ce qui traînait afin de préserver. José Sabino est trop vite parti, l’association ne fonctionne plus.

D’autres associations sont encore vivantes. Les différentes directions qui se succèdent, que font-elles des archives, des documents parfois mal rangés, auxquels on donne peu ou pas d’importance et qui finissent à la poubelle. Et pourtant… et pourtant, ces documents racontent des histoires, notre histoire de l’immigration portugaise en France.

Que nous aurions aimé retrouver les numéros du journal interne de l’Association de Coopération Franco-Portugaise de Tourcoing, édité pendant 5 ans, avec les moyens du bord… de quoi reconstituer une partie de l’histoire d’une association emblématique, d’une «mère».

Ce journal interne s’appelait «P’ra frente», un titre qui en dit long, qui pourrait en dire, en raconter encore aujourd’hui sur le passé, qui en appelait à des lendemains, à des luttes, à la solidarité… au partage.

Tout n’a pas été perdu à 100%. Dans nos archives personnelles, nous avons trouvé un des 300 exemplaires édités, du numéro 11 de «P’ra frente», d’avril et mai 1977.

Et là, qu’on nous pardonne, nous passons de la langue de Molière, à celle de Camões :

O número 11 de “P’ra frente” tinha como sumário: Cravos de Abril 74-retrospetiva, Correio, Editorial, Cartas de França, Tribuna Livre, Página feminina e Pela Associação.

No editorial de Carlos Sainhas, podemos ler : «P’ra frente foi desde a sua primeira aparição (continua a ser) a única folhinha editada em Português nesta região… P’ra Frente é um espaço aberto a todas as pessoas. Isto dito e nestes tempos de Abril em que na mornice dos Gabinetes é parida a ideia de domesticar… Não excelências, não é possível domesticar-nos… quando neste jornal alguma coisa vos desagrade, Excelências, peguem numa folha de papel e escrevam-nos».

Témoin d’un passé ? Évidemment.

Un peu d’histoire ? Évidemment.

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Ce que nous venons d’écrire est un hommage que nous rendons, en cette période de la Toussaint. Par les exemples cités, donnés, c’est aussi, un vibrant appel : préservons nos souvenirs écrits Messieurs, Mesdames les Président(e)s d’associations, d’institutions, particuliers… Regardez avant de jeter. Donnez, transmettez, l’histoire se construit.

Des institutions existent, qui commencent à recueillir des fonds sur le thème des migrations, et qui vont dans un second temps, scanner et mettre à la disposition de curieux, historiens, chercheurs et autres, tous les recueils, à l’exemple du Centro de Estudos do Território, Mobilidade e Património, que vient d’être inauguré le 22 septembre dernier à Fundão.

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